20. La nouvelle équipe

Le voyage de retour se déroula sans problème. Quelques jours suffirent à la flagolfière pour atteindre le continent. Ce voyage à travers les nuages enchanta le porteur de masques. Amos survola la Grande Barrière de brume et aperçut l’Homme gris qui les observait, d’en bas, avec circonspection. Le garçon pensa à Kasso. De cette position, le navigateur aurait pu dessiner des cartes extrêmement précises pour guider les futurs voyages des béorites. On pouvait voir la configuration des îles, les courants marins et le parcours des bancs de poissons et des grands mammifères marins.

Pour Béorf, par contre, ce fut l’enfer. Constamment malade, il ne pouvait rien avaler et ce régime forcé lui fit perdre quelques kilos.

Le béorite, prisonnier de l’appareil volant, se jura que plus jamais ses deux pieds ne quitteraient le sol. Souffrant de nausées et d’insomnie, il était à bout de nerfs, et Médousa essayait du mieux qu’elle pouvait de le rassurer et de le calmer.

Le jeune dragon, malgré les bons soins de Flag, ne termina pas le voyage, mourant quelques heures avant que l’engin ne se pose près d’Upsgran, Amos en fut bouleversé. C’est lui qui avait ramené l’œuf de la tanière du dragon, à Ramusberget. Cette bête avait un caractère impossible, mais elle faisait partie de sa vie. Il aurait souhaité un autre destin pour cet animal aussi dangereux que merveilleux. Le jeune porteur de masques aurait voulu pouvoir le sauver, changer sa nature profonde et en faire une créature moins destructrice. Bien que Sartigan n’eût pas cru la chose possible, Amos, lui, croyait pouvoir y parvenir. Il savait qu’il existe toujours un peu de bien dans le cœur des êtres méchants. Le contraire était aussi possible ! Freyja, déesse œuvrant du côté du bien, en était la preuve. Ce qu’elle avait fait subir aux Luricans et aux béorites ne laissait aucun doute à ce sujet.

— Allez-vous pouvoir rentrer chez vous sans encombre ? demanda Amos à Flag en posant le pied sur la terre ferme.

— Oui, mon cherrr ami ! assura le petit bonhomme roux. Ne t’inquiète pas pourrr moi. Tes pouvoirrrs m’ont fait économiser beaucoup d’huile de terrre. Je suis cerrrtain de moi et de la flagolfièrrre. Occupez-vous de votrrre ami Béorrrf et je suis désolé pourrr le drrragon. Emporrrtez le coffrrre avec vous, ce serrra son cerrrcueil !

— Merci encore pour ce merveilleux voyage, lança Médousa en embrassant Flag sur le front. Et merci pour… pour cette chose qui me cache les yeux. Au fait, comment appelez-vous cela ?

— Hum…, hésita Flag. Comme c’est de fabrrrication lurrricane et que vous êtes trrrès coquette, je baptise aujourrrd’hui cet objet « lurrrinettes » ! Vous porrrtez donc des lurrrinettes, chèrrre Médousa !

— Très joli nom, approuva Amos, un peu distrait par Béorf qui, juste à côté de lui, se roulait dans l’herbe en embrassant le sol.

— Au rrrevoir ! s’écria le chef des Luricans en chauffant son brûleur pour décoller. Et j’espèrrre que vos aventurrres vous rrramènerrront sur notrrre île.

— Au revoir ! lancèrent Médousa et Amos en regardant la flagolfière prendre de l’altitude.

— Adieu plutôt…, murmura Béorf en espérant ne plus jamais devoir refaire un tel voyage.

— Allons-y, suggéra Amos, Le village n’est pas loin d’ici et nous devons annoncer à la population la mort de l’équipage. Nous amènerons aussi le coffre afin d’enterrer dignement le jeune dragon.

— Je ne vous accompagnerai pas, dit Médousa. Mes cheveux, la couleur de ma peau, mes ailes… enfin, pour les autres races, j’ai davantage l’air d’un démon que d’une gentille créature. Laissez-moi à l’orée de la forêt avec le dragon, je veillerai sur sa dépouille et j’attendrai votre retour. Ensuite, nous verrons s’il est pertinent ou non de me présenter aux gens de cette communauté.

— C’est très sage de ta part, Médousa, la complimenta Amos. Je pense que cette façon d’agir est effectivement plus raisonnable…

*   *

*

Dans la forêt, Médousa était tranquillement assise sur le coffre lorsqu’elle entendit un bruit derrière elle. Se retournant, elle fit face à une fillette qui la menaçait d’une lance. La gorgone sursauta en voyant la peau complètement noire de l’intruse. Jamais elle n’avait vu une telle chose !

— Que fais-tu ici ? demanda Lolya en menaçant Médousa. Qui es-tu ? Et pourquoi as-tu des serpents sur la tête ?

— Et toi ? répliqua la gorgone, prête à retirer ses lurinettes. Pourquoi me menaces-tu ? Pourquoi portes-tu autant de bijoux ? Tu es toute noire… Ta maison a brûlé ou tu nettoies des cheminées ?

— Réponds-moi ou tu en subiras les conséquences ! ordonna Lolya.

— Fais un seul mouvement et je te jure que c’est toi qui le regretteras ! rétorqua Médousa.

Un long silence s’installa entre les deux filles. Elles se regardaient de la tête aux pieds en se jaugeant prudemment. Lolya tenta de désamorcer le conflit.

— Je ne te veux pas de mal… Je me rendais au village pour y accueillir des amis. J’ai senti leur présence… J’habite plus loin derrière, là-bas, et comme tu étais sur ma route…

— Moi, fit la gorgone, j’attends que des amis viennent me chercher… Ils sont aussi au village… Ils se nomment Amos et Béorf et…

— Mais… mais…, balbutia Lolya en laissant tomber sa garde, ce sont eux que je vais rejoindre ! Attends… Tu es Médousa ? Béorf m’a beaucoup parlé de toi lorsque j’étais à Berrion… Il m’avait dit que… que tu étais morte !

— J’étais morte ! confirma Médousa. C’est une longue histoire… Tu dois être Lolya, alors ! Moi, c’est Amos qui m’a parlé de toi alors que nous étions sur l’île de Freyja… Enchantée de te rencontrer… Je croyais que tu étais retournée dans ton pays. Tu es reine ou princesse, non ?

— Oui, répondit la Dogon. Je suis retournée à Berrion pour retrouver Amos et c’est Junos qui m’a dit qu’il était ici… Une longue histoire… C’est un plaisir de te rencontrer !

Les deux filles, un peu maladroites, se donnèrent la main en riant nerveusement.

— Eh bien, continua Médousa, je ne pensais pas te rencontrer… Je surveille le coffre qui contient un dragon qui…

— LE DRAGON EST LÀ ! s’écria Lolya. Dans ce coffre ?

— Oui… oui…, hésita la gorgone, mais il est mort durant le voyage…

— Montre-le-moi ! dit la jeune Noire en se lançant vers la malle. Depuis combien de temps ?

— Quelques heures…

— D’accord ! Il est encore temps d’agir ! Aide-moi à le transporter dans la cabane là-bas, je pense pouvoir le sauver…

*   *

*

— Voilà toute l’histoire, dit Amos en terminant son récit. La malédiction qui pesait sur les béorites est levée, mais Upsgran a payé cher la dispute entre Odin et Freyja.

Un douloureux silence avait envahi la taverne du petit village. Tous les habitants avaient écouté sans broncher le récit du voyage des garçons. Leur chef, Banry Bromanson, était mort en mer avec son valeureux équipage. C’étaient les risques de l’aventure et ils les connaissaient. L’important, c’est qu’ils avaient réussi à faire lever la malédiction et que la race des béorites pouvait maintenant croire en sa pérennité. Ces braves navigateurs et farouches combattants n’étaient pas morts pour rien.

Les villageois d’Upsgran posèrent des questions pendant plusieurs heures. Béorf et Amos répondirent du mieux qu’ils purent, en ajoutant plus de détails ou en éclaircissant certains raccourcis de leur récit. Lorsque tout le monde fut satisfait, Geser Mitson dit la Fouine se leva et dit :

— J’ai combattu aux côtés de Banry, Hulot, Rutha, Piotr, Alré, Goy et Kasso. J’étais à la bataille de Ramusberget. Je souhaite que leur mémoire soit honorée et que l’on chante leurs exploits pendant les siècles à venir. Si Banry avait eu besoin de moi, je serais parti sans hésiter et serais mort à ses côtés avec honneur. Aujourd’hui, j’ai perdu mes amis et je suis triste…

Geser avait les larmes aux yeux. Il prit quelques secondes de pause puis, après s’être éclairci la gorge, il poursuivit :

— Mais la vie continue et… et nous avons besoin d’un nouveau chef. Depuis la fondation de ce village, la lignée des Bromanson, famille de sang pur béorite, a toujours conduit la destinée de ses habitants. Jamais un chef d’Upsgran n’a été renversé parce que les Bromanson sont des êtres de cœur, fidèles et immuables comme les montagnes. Ils ont la force et l’instinct, la loyauté et le caractère propres aux grands dirigeants. Le mauvais sort nous a enlevé Évan, l’océan vient de nous prendre Banry ! Heureusement, le destin nous a ramené le dernier de la lignée de cette glorieuse famille. Je propose qu’un Bromanson reprenne la direction de ce village, pour notre bien à tous et pour le bien des générations futures. Je propose que Béorf Bromanson devienne le chef de ce village !

Béorf, en train de boire un grand verre de lait de chèvre, faillit s’étouffer en entendant la dernière phrase de Geser.

— Je… je ne peux… mais je…, balbutia le gros garçon en cherchant son souffle. Je suis beaucoup trop jeune et je ne comprends rien aux affaires politiques…

— Tu feras comme ton père et ton oncle, lança la patronne de la taverne, tu apprendras !

— Mais, je… je connais à peine ce village et les gens qui l’habitent ! s’écria Béorf. En plus, je…

— Nous avons besoin d’un dirigeant en qui nous avons confiance, l’interrompit Geser. Tu es un Bromanson et, depuis toujours, ta famille a bien gouverné. Malgré ton âge, l’histoire de tes aïeux parle en ta faveur. On juge de la qualité d’un arbre à ses racines et ses fruits. Tu es la meilleure chose qui puisse arriver à ce village !

— Je propose un vote, lança la grosse tenancière. Que ceux qui sont en faveur de l’élection de Béorf comme chef du village lèvent la main !

Tous les habitants s’exécutèrent dans un seul et même mouvement. Ils avaient tous la main levée !

— Nous avons l’unanimité ! s’exclama Geser. Si tu refuses, Béorf, le village devra faire des élections et cela nous divisera. Un village uni est un village heureux…

Béorf, complètement ahuri, se tourna vers Amos et murmura :

— Mais… mais ils sont fous ! Qu’est-ce que je dois faire ?

— Il faut suivre ton cœur, Béorf, répondit Amos. C’est probablement ce que Sartigan lui-même te dirait… Au fait, où est-il ? Tu l’as vu ?

— Non, pas vu ! laissa tomber le jeune béorite en faisant de nouveau face à l’assistance. Euh… bon… je demande que… j’aimerais rendre ma décision après les funérailles de Banry et de l’équipage. Je crois que leur mémoire doit être honorée avant qu’un nouveau chef soit nommé !

— Sage décision, lança Geser. Tu vois bien que tu possèdes déjà la trempe d’un grand chef ! Ton respect et ta sagesse nous disent qu’Upsgran sera choyé de t’avoir comme dirigeant.

— Allons préparer la cérémonie, ordonna une grande et robuste femme dans l’assistance. Nous procéderons selon la tradition et commencerons les rituels dans deux jours.

Les habitants d’Upsgran se levèrent et quittèrent la taverne. Béorf, lui, incrédule devant la proposition de ses semblables, ne se leva pas immédiatement. Il avait les jambes en coton. C’est Amos qui le tira de ses réflexions en disant :

— Allez, grand chef ! Rendons-nous chez Sartigan pour lui annoncer la bonne nouvelle ! Nous prendrons Médousa au passage…

*  *

*

Lolya ouvrit le coffre et découvrit le dragon. Elle l’examina rapidement, puis demanda à Médousa de l’aider à sortir la bête. La jeune Dogon sortit sept chandelles et les disposa en cercle autour de l’animal. Elle prononça ensuite quelques paroles incompréhensibles.

— Que fais-tu là, Lolya ? demanda la jeune gorgone. Cette bête est morte…

— Ah ! s’exclama la jeune sorcière, je vois qu’Amos ne t’a pas tout dit sur moi ! Je viens d’empêcher l’âme du dragon de fuir de son corps. Je me suis donné un peu de temps pour agir !

— Mais… hésita Médousa, pourquoi as-tu besoin de temps ?

— Je te l’ai déjà dit, répondit Lolya en souriant. Je veux le ramener à la vie !

La gorgone eut un brusque mouvement de recul. Cette jeune Noire était une véritable sorcière, comme Karmakas l’avait été ! Médousa avait appris à se méfier de ce genre de magiciens. Ils pouvaient s’emparer de l’âme d’une gorgone avec une déconcertante facilité pour ensuite la manipuler comme une marionnette.

— Hum…, fit Lolya en regardant Médousa, je viens de sentir ton manque de confiance en moi. Tes émotions vibrent beaucoup… Allons, n’aie pas peur et donne-moi, si tu veux bien, le grimoire et le pot contenant un cœur humain dans le fond du coffre.

— Avec plaisir et… et je n’ai pas peur de toi, lança nonchalamment la gorgone.

— Tant mieux, car je vais avoir besoin d’une assistante ! répondit Lolya en plongeant le nez dans le vieux grimoire de Baya Gaya.

La jeune Dogon lut rapidement le grimoire d’un bout à l’autre. Elle prit ensuite quelques secondes pour réfléchir et dit :

— Cette sorcière avait du talent ! Décidément, ce grimoire est une véritable mine d’or pour la préparation de potions, d’élixirs et de crèmes magiques. Elle démontre beaucoup d’imagination dans l’assemblage de ses ingrédients, mais trop de haine dans ses formules, beaucoup trop de noirceur et de désespoir dans la composition de ses sorts.

— Tu comprends quelque chose à cela ? demanda la gorgone, étonnée et encore méfiante.

— Oui. Il y a différentes sortes de magie et de sorcellerie, mais elles ont toute une base commune, un même grand principe fondateur. Même si cette féroce Baya Gaya travaillait dans la sphère de l’angoisse et du poison, j’arrive assez bien à saisir le sens de ses formules et à comprendre la composition de ses breuvages.

— Et toi, tu travailles dans quelle sphère ?

— Moi, je suis dans la divination et la nécromancie. Je veux dire que j’œuvre avec mes forces intérieures et l’énergie des esprits qui nous entourent. Je peux sentir des choses… comme, par exemple, toi qui n’as pas confiance en moi !

— Euh…

— Ne t’en fais pas, conclut Lolya en riant. La confiance ne s’obtient pas pour rien, elle se mérite… Je travaillerai pour mériter la tienne… Bon ! Maintenant, procédons ! Je pense savoir à qui était ce cœur battant dans le pot et je crois connaître la nature de son ensorcellement… Donne-moi ce grand couteau, s’il te plaît.

La gorgone s’exécuta et regarda Lolya ouvrir le ventre du dragon. La nécromancienne récita ensuite quelques formules inintelligibles. Dans un faible halo de lumière, un être surnaturel apparut tout près d’elle. Translucide et vaporeuse, l’apparition passa derrière Lolya, saisit ses mains et se mit à guider ses mouvements. Lentement, ils commencèrent ensemble à retirer le cœur du dragon pour le remplacer par celui du pot de Baya Gaya. L’esprit semblait chuchoter à l’oreille de la jeune sorcière pendant que cette dernière, dans une demi-transe, s’exécutait gracieusement.

« Cette Lolya est vraiment puissante ! pensa Médousa devant ce spectacle. Il vaut peut-être mieux m’en faire une alliée qu’une ennemie… En plus, j’aimerais bien apprendre quelques-uns de ses tours ! »

Après quelques heures d’opération, le cœur commença à battre dans la poitrine du dragon. Un sang noir et sulfureux irrigua de nouveau ses veines. L’esprit quitta alors Lolya qui se mit à recoudre le ventre de l’animal.

— Nous avons dû modifier quelques membranes du cœur humain afin qu’il s’adapte à ce nouvel environnement sanguin. Maintenant, il faut que je négocie…

— Négocier quoi ? demanda Médousa, très intéressée.

— Négocier sa vie avec un sale guède ! C’est un esprit qui tire son énergie vitale de la séparation entre l’âme et le corps. Je me…

— Excuse-moi, l’interrompit la gorgone, mais cette autre « chose » par-dessus toi, durant l’opération, c’était quoi ?

— Un guide astral… C’est une créature éthérée… euh… comment te dire ?… Il existe plusieurs « gardiens de la connaissance » dans une autre dimension qui s’appelle « l’astral ». J’ai demandé de l’aide pour accomplir ma tâche et un « gardien » est venu à mon secours. C’est grâce à lui que j’ai réussi à donner un nouveau cœur au dragon…

— Mais pourquoi as-tu fait cela ? Pourquoi veux-tu le sauver ? C’est une créature méchante et agressive qui ne peut qu’apporter des ennuis, non ?

— Exactement comme les gorgones, qui ne connaissent pas la compassion et l’amitié…, répondit Lolya avec un sourire. Il arrive parfois qu’un événement change le cœur d’une personne et la transforme…

— Je vois que Béorf t’a bien raconté notre histoire ! fit Médousa en riant. Je comprends maintenant mieux ce que tu fais et pourquoi tu le fais ! C’était un bon exemple !

— Je ne sais pas pourquoi, mais je me devais de sauver ce dragon…, expliqua la jeune Dogon. Je pense qu’il aura un rôle important à jouer dans le nouvel équilibre du monde qu’Amos créera… Bon ! Le guède maintenant !

*   *

*

Lorsque Amos et Béorf arrivèrent dans la cabane de Sartigan, tout était terminé. Le dragon, maintenant muni d’un nouveau cœur, respirait faiblement, bien au chaud, enveloppé dans plusieurs couvertures.

Lolya sauta dans les bras de ses amis, toute contente de les retrouver. Elle expliqua brièvement à Amos ce qui l’avait poussée à revenir auprès de lui, parla de ses visions, de Frilla, d’une immense tour et d’un vieil homme nommé Sartigan. La fillette raconta aussi comment elle avait rencontré Médousa dans la forêt et implanté un nouveau cœur au dragon. Amos l’écouta attentivement.

— Je suis très heureux de te voir, Lolya, et savoir que tu désires nous accompagner me remplit de joie ! J’ai encore beaucoup de pain sur la planche et ton aide sera précieuse. Nous nous reposerons quelque temps et irons ensuite voir cette fameuse tour qui hante tes visions.

— Et nous libérerons ta mère et Sartigan, s’empressa d’ajouter Béorf.

— Oui, chef ! s’exclama Amos en rigolant. Quand le chef des béorites ordonne quelque chose, il faut lui obéir !

— Je n’ai pas encore accepté l’offre, joli garçon ! répliqua Béorf d’un ton taquin. Tu veux que je raconte à Lolya comment tu tombes facilement amoureux des sirènes ?

— Amos, amoureux ? lança la jeune fille, surprise.

— Qu’est-ce que c’est, cette histoire de chef ? demanda Médousa.

— Plus tard…, dit Béorf en se frottant le ventre. Mangeons un peu, j’ai encore faim ! J’ai besoin d’avoir l’estomac plein pour bien réfléchir à mon avenir !

— C’est désespérant, lança Amos. Tu as toujours faim…

La tâche du porteur de masques avait commencé dans les lointaines terres du royaume d’Omain. Un an après son premier séjour au bois de Tarkasis, il avait déjà trois masques, trois pierres de puissance et encore un tas d’aventures à vivre. Maintenant, il avait en plus à ses côtés trois amis prêts à tout pour lui venir en aide, trois fidèles partenaires qui croyaient en la valeur de sa mission.

Ce soir-là, alors que les quatre compagnons, couchés dans l’herbe humide de la forêt, regardaient les étoiles, Amos pensa qu’il n’y a rien de plus fort au monde qu’une amitié qui croît dans le respect. À la base, rien ne semblait unir un hommanimal, une gorgone, une sorcière nécromancienne et un porteur de masques. Pourtant, ils étaient tous là à rire sous la lune, ils étaient tous là à croire qu’ils pouvaient faire une différence dans le monde. C’était cela, la foi, la vraie foi qui déplace des montagnes !

 

La Malédiction de Freyja
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